Carole

Admin

4 pensées sur “Select your Player : Beyond Two Souls

  • 23 février 2014 à 19 h 45 min
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    Chère Carole,

    Appâté par un nombre de commentaires grandissant te concernant, je ressors d’une discussion nocturne entreprise par un groupe de joueurs aguerris quant au bien-fondé de ta présence sur la scène informative de cet univers vidéoludique au sein duquel j’évolue moi aussi depuis quelque temps déjà.

    Ainsi, la malédiction qui consiste à entamer une discussion redondante sur l’auteur de l’article en lieu et place du contenu rédactionnel semble s’affirmer comme une inéducable logique, touchant hommes et femmes, chacune et chacun s’autorisant à commenter plus ou moins avec courtoisie ton parcours personnel.

    C’est alors que frappé de stupeur, ma formation universitaire me pousse à prendre le clavier pour t’adresser ces quelques mots. Tout d’abord, tu sauras me pardonner ce tutoiement qui n’implique ni un manque de respect, ni une proximité virtuelle, mais bien un rituel de reconnaissance entre joueurs.

    Le vieux con que je suis souffre de constater que sa communauté
    puisse ainsi t’obliger à te justifier du physique avenant dont la nature t’a
    doté, et que tu prends légitimement plaisir à afficher sans d’ailleurs forcer
    personne à parcourir les archives d’un passé dont tu n’as nullement à rougir.

    Alors, lorsque tu évoques avec humour la règle des années 70 qui semble devoir conditionner ton positionnement médiatique, je réalise que ton tort n’est pas seulement d’être belle, mais plus précisément, de ne pas être
    pourvue d’un physique ingrat indispensable à la concrétisation de la notion de crédibilité journalistique. Oui, il existe un délit de « sale gueule », mais
    aussi semble-t-il de « belle gueule » dans l’univers médiatique à même
    de te dénier le droit de lier le charme à l’intelligence.

    Trop c’est trop ! Je me remémore les copines qui alimentaient ma vie de schizophrène avec deux catégories inconciliables, celles qui ne lâcheront par leur manette pour une soirée en boite, et celles qui ne toucheront pas une manette par peur d’altérer leur précieux verni appliqué avec plus d’attention que le franchissement d’un pic de difficulté dans Donkey Kong.

    Entre ces deux espèces, le faussé était tel que chaque monde se devait d’ignorer l’existence de l’autre ! Or voilà Carole, tu ébranles cet édifice fragile en t’affirmant comme le chainon manquant, alliant inexplicablement le charme et le jeu vidéo, rompant des décades d’un édifice que l’on croyait immuable. L’Homme étant par nature conservateur, ton positionnement dérange, agace, entrainant une réaction pavlovienne des deux sexes : la détestation !

    Les garçons te critiqueront parce que tu mélanges l’inconciliable :
    être bonne et joueuse. Les filles te rejetteront, parce que tu es joueuse et
    bonne. Ce qui est différent dérange forcément Carole, et toi tu l’es
    assurément. Alors, pourquoi persister ? Parce que tu représentes
    précisément l’avenir de notre univers ludique, capable de transcender les
    stéréotypes et d’affirmer que l’on peut disposer d’une vie et sociale riche ET
    pratiquer assidument les jeux vidéo.

    Certains verront dans ces mots une déclaration d’amour maladroitement
    dissimulée, les autres l’ébauche d’un encouragement à persévérer, alors que
    moi, Carole, je n’y vois que la transcription littéraire de mes vœux sincères
    de réussite, car entre une série de photographies, la réalisation d’un reportage,
    la rédaction d’un article, je devine que derrière chaque blessure infligée par
    l’insulte, dont tu affirmes tirer la force de te battre et d’avancer plus loin
    encore, il y a aussi un cœur qui bat au rythme d’une sensibilité perceptible
    que ton armure de blogueuse ne saurait totalement dissimuler.

    Bien à toi. RAPHAËL.

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    • 2 mars 2014 à 19 h 42 min
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      Je partage complètement, enfin quelqu’un de sensé.

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    • 18 mars 2014 à 0 h 19 min
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      Raphaël,

      Merci pour ce si gentil message. J’en profite d’ailleurs pour te féliciter pour ta plume qui se veut légère et savoureuse. Tu écris vraiment bien ! Et ce genre de message me fait chaud au cœur et m’encourage à m’accrocher ! En effet, certaines épreuves rendent plus sensible que d’autres…Mais rendent forte aussi 😉 Merci encore et bonne continuation à toi !

      Bisous,
      Carole

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      • 19 mars 2014 à 12 h 47 min
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        Chère Carole,

        Tel est pris, qui croyait prendre ! Car, alors que j’espérais voir poindre sur tes joues un phare rougeâtre issu de l’assimilation des encouragements précédemment sincèrement adressés, me voici tout auréolé de tes compliments accompagnés par le plaisir de te lire.

        Bien qu’illustrée sur un forum public, je ne m’étonne guère de ta gentillesse une nouvelle fois démontrée à travers tes écrits, ne prenant pas même le temps de profiter de mes commentaires élogieux, tu m’adresses un adorable feed-back, comme un appel à ceux qui consultent ton site à engager échanges et débats constructifs, la substantifique moelle (remerciements à François Rabelais) d’un espace de réflexion comme se doit d’illustrer l’interactivité initiée par ton travail.

        Je suis ainsi contrit et navré d’avoir occupé l’espace de ton test de Beyond Two Souls pour te livrer des impressions personnelles, d’autant que je poursuis ce blasphème avec la rédaction de ces quelques lignes. Aussi, pour me faire pardonner, j’apporte certes tardivement, ma pierre contributive à ton impression sur la dernière réalisation de David Cage récemment auréolé de la Légion d’honneur.

        Beyond Two Souls a pour vocation, me semble-t-il, d’illustrer un lien empathique entre deux entités, qui ne s’avèrent pas seulement être Jodie et Aiden, mais bien entre le joueur et les protagonistes pixélisés.

        Ainsi, l’exceptionnelle qualité des expressions faciales, meilleures même que le travail réalisé sur The Last of Us, contribue à plonger le joueur dans cet univers cohérent cinématographique où la découverte de soi s’articule autour d’emprunts littéraires et psychanalytiques. Le risque pris par David Cage réside dans sa volonté d’explorer et d’exploiter l’aspect psychologique des personnages happés dans une série d’aventures orientée tantôt action, tantôt émotionnelle, prenant le pari risqué de s’adresser à deux publics différents.

        L’auteur n’étant pas totalement stupide, sait combien il s’avère délicat de jouer sur ces deux tableaux parfois antagonistes, mais entreprend d’élever culturellement la perception affective des joueurs en tentant de pousser à son paroxysme cette faculté d’identification. Malheureusement, cette manœuvre louable s’avère dépendante de la capacité du joueur à explorer son conscient, rendant aléatoire le succès commercial d’un tel jeu que je conseille néanmoins de pratiquer en duo afin de partager plus concrètement le lien qui relie Jodie à Aiden (remerciements à Pierre B. fidèle compagnon de clavier et de joypad qui parvient à me supporter lors de nos trop rares soirées vidéo ludiques sur Borderlands 2 et donc Beyond Two Souls).

        Ainsi, à tort décriée et réduite à l’expression d’un film interactif, cette expérience ludique souffre de la comparaison avec l’illustre Last of Us qui parvient à parfaire la juxtaposition de l’action et de l’empathie, en plaçant plus judicieusement le curseur sur la complémentarité des aspects suscités.

        En vous souhaitant à toutes et tous de redécouvrir Beyond Two Souls lors d’une prochaine baisse de prix, l’approche volontariste du concept pourrait vous permettre de clamer haut et fort que vous étiez de ceux qui prenaient le risque d’être dans quelques décades qualifiés d’avant-gardistes.

        PS : Message personnel : Carole, si tu envisages de recourir à des collaborateurs contributifs bénévoles subordonnés au contenu éditorial et rédactionnel de ton site, je suis volontaire pour te proposer ponctuellement mon modeste apport dans le développement de ton projet.

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