Alone in the Dark : à la hauteur de la légende ??? TEST PS5
Titre culte de 1992, Alone in the Dark aura inspiré l’un des plus grandes sagas du jeu d’horreur : Resident Evil. Elle revient sur le devant de la scène cette année avec un remake qui réécrit l’histoire conçue à l’époque par Frédérick Raynal. On y retrouve Emily Hartwood, et le détective privé Edward Carnby pour un nouveau voyage en enfer au manoir Derceto…
Alone in the Dark sera disponible le 20 mars 2024 sur PC, PS5 et Xbox Series
What a mansion !
Le mythique manoir Derceto, il hante peut-être encore vos cauchemars les plus sombres ! Nous y voici à nouveau, mais version 2024, même si notre aventure se situe toujours dans les années 1920, au fin fond du Bayou… On se retrouve ici pour mener l’enquête à propos de Jeremy Hartwood qui a disparu. Ayant reçu une lettre inquiétante, sa nièce, Emily engage le détective privé Edward Carnby.
Première chose ici, vous avez le choix, comme à l’époque, de jouer l’un des deux personnages sachant que le fil rouge, les énigmes, l’histoire seront identiques. Néanmoins, vous aurez une partie exclusive à chacun des personnage sans compter que les habitants de Derceto réagiront différemment selon qui vous incarnez, dont les cinématiques et les dialogues ne seront pas tout à fait les mêmes.
C’est donc sympa de refaire le jeu avec l’autre héros, une fois la première run terminée mais au global, c’est la même histoire il faut le savoir. On aurait préféré peut-être pouvoir switcher entre des deux personnages ou au moins avoir deux vraies campagnes différentes avec une complémentarité plus franche et deux points de vue vraiment différents, un peu à la Ada/Leon, ou encore Claire/Leon c’est dommage.
Mais entrons dans le manoir…
Premier constat, c’est vraiment joli au global et on sent le souci du petit détail qui change tout. Même si on sait tout de suite qu’on est face à un jeu de moindre envergure, on apprécie ce soin.
Je dirais qu’on a un jeu globalement en demi teinte : on a des environnements très propres, avec de beaux effets de lumières et de fumées surtout, et les décors sont vraiment beaux, mais les visages des personnages secondaires sont vieillots, un peu figés, très lisses ( ça passe encore pour les personnages principaux qui ne sont pas dénués de toute expression), les déplacements sont lourds, bref on a un global très old gen mais qui parvient à flatter l’œil.
Je précise au passage que j’ai eu quelques soucis techniques, des légers freezes ou autres bugs de collision, c’est pas très grave encore mais à certains moment je ne pouvais plus interagir, ni avec mes armes ni avec mon environnement, ce qui est un peu ballot puisqu’il a fallu relancer la partie avec la dernière sauvegarde auto (heureusement)…
L’atmosphère est vraiment incroyable.
Bref pour autant, ça ne m’a pas empêcher d’aller au bout, c’est plaisant à l’œil, vraiment propre mais surtout l’atmosphère est vraiment incroyable. C’est le point le plus important à mon sens, alors pour le coup il faut appuyer dessus : quelle ambiance ! D’ailleurs, si certaines partie de l’aventure font très polar, c’est l’influence Lovecraft qui l’emporte, tout comme dans le jeu original, et cela donne lieu à des moment de pure frayeur que j’ai énormément apprécié, même si on ne croise pas tant d’ennemis que ça.. mais on sait que ça n’est pas l’intention ! Alone in the Dark n’est pas un jeu d’action. Vous le verrez, c’est un vrai jeu d’horreur où l’enquête est au cœur de l’experience, avec un rythme lent, à l’ancienne, avec plein d’énigmes comme les aime, même si tout n’est pas parfait à ce niveau, j’y reviendrai !
A plein de moment on pense à Resident Evil et on se dit que la boucle est bouclé car on à un peu la sensation de redécouvrir les RE des années 90, eux-mêmes inspiré de Alone, avec cette délicieuse ambiance, les décors du manoir, les puzzles, ces mécaniques à l’ancienne.
On aura aussi beaucoup de Silent Hill, dans lequel le titre puise une belle inspiration, néanmoins Alone in the dark arrive à imposer sans problème son identité délicieusement Lovecraftienne, mêlée à du bon polar, ambiance Mike Hammer mais dans les années 20, où la musique jazzy donne le ton.
Bref ambiance canon !
Un gameplay (trop) à l’ancienne ?
Si l’ambiance de Alone in the Dark est son point fort, on ne peut pas en dire autant des séquence de combats contre les quelques entités que nous croiseront sur notre chemin… Il y en a peu en effet, et ce sont toujours un peu les mêmes et les ennemis de base ont le même charisme que les Mycomorphe de RE7, entendez par là que ce sont leurs cousins proches. Les premières rencontres sont assez stressantes je le reconnais, mais par la suite, on ne les calcule plus vraiment, l’ambiance pesante suffit à elle-même. Mais le pire, ce sont les déplacement : les déplacements sont assez rigides, notre personnage vraiment lourd et j’ai pas mal pesté sur cet aspect en lui hurlant dessus à de nombreuses reprises parce qu’il ne court pas, ou à deux à l’heure, et que je me prenais des coups pas mérités ! De plus, il met trois plombes à prendre une échelle et je ne vous parle pas du temps de rechargement des armes…
Bref, c’est mou du genou, néanmoins, encore une fois, ça n’est pas le cœur du jeu. Pour terminer sur cet aspect, sachez que vous pourrez vous défendre avec une arme de poing, un fusil à pompe ou encore une mitrailleuse, mais les armes au corps à corps sont en faites bien plus utiles car elle sont assez efficaces sur les monstres et permettent en plus de détruire des éléments qui vous barreront la route à certains moments. On en trouvera tout un tas de différentes au gré de nos allers-retours dans le jeu. Prudence néanmoins, elle casse assez vite.
On peut aussi décider de fuir ou se cacher, certains élément comme des briques étant disposés un peu partout, pour attirer l’attention des monstres. On trouvera d’ailleurs aussi plein de cocktails Molotov posés ça et là dans les zones où on va rencontrer des monstres, du coup, on est pas forcément surpris, quand on en voit un peu partout dans la zone, on se se dit « ah ça arrive… »
Toujours est-il que si on peut reprocher la lourdeur du personnage et un rendu global daté, ce qu’on aime un peu à l’ancienne ce sont les puzzles. Je le disais on va avoir beaucoup d’énigmes dans le jeu, des énigmes residentevilesque et j’ai trouvé que ça fonctionnait vraiment bien, certaines nécessitant plus de réflexion que d’autres. Néanmoins, toutes les réponses sont accessibles et on peut noter une certaines redondance dans ces puzzle dans la mesures où on se servira à de nombreuses reprises du même objet, avec la même mécanique.
De plus, il s’agit souvent de trouver des clefs pour ouvrir des portes, clefs qu’on va souvent trouver posées ici ou là, sans vraiment trop de souci.
Mais certains puzzles sont plus inspirés et on prend plaisir à avancer dans l’histoire, une histoire bien raconté, que ce soit au travers des cinématiques mais aussi des nombreux documents/indices qu’on va ramasser au gré de notre progression. On trouvera d’ailleurs aussi des objets de collection dont certains débloqueront des items plutôt utiles… Le jeu cache pas mal de secrets, donc il ne faut pas hésiter à explorer, même si on n’est pas dans un monde ouvert bien sûr, mais on a une jolie petite dimension exploration je trouve.
En tout cas, cette réécriture du jeu de 1992 est fidèle à l’atmosphère et à l’intention de ce dernier. Bien sûr, elle n’aura, en tout cas à mon sens, pas l’impact du titre original qui a tant apporté au Survival horror mais, on sent le désir de bien faire, l’atmosphère est soignée, flippante à plein de moment, c’est un vrai bon petit jeu d’horreur à l’ancienne !
Alone in the Dark est un bon jeu, typique des experiences horrifiques des années 90 ! On retrouve l’intention du jeu original de 1992, avec une atmosphère particulièrement soignée, une histoire prenante et de bonnes énigmes à l’ancienne, même si on retrouve pas mal de fois les mêmes mécaniques. Dommage que les combats ne soient pas agréables à jouer, c’est le gros point négatif du jeu, bien plus ennuyant que certains aspects datés. Bref, Alone in the Dark 2024 est un bon jeu d’horreur à l’ancienne, avec beaucoup de charme, qui arrive à séduire même s’il n’est pas à la hauteur de l’original. A la fois, difficile de faire mouche pour un jeu d’horreur dans un monde où Resident Evil 4 Remake ou Alan Wake 2 existent déjà…
POINTS FORTS
Une atmosphère terrible
Le sound design
Des environnements soignées
Une histoire bien racontée
Les énigmes à l’ancienne
POINTS FAIBLES
Visuellement en demi teinte
Des mécaniques sur les énigmes qui se répètent
Des éléments de gameplay mal pensés
Les combats
Des déplacements rigides/lourds
Deux campagnes qui sont globalement les mêmes
Quelques freezes