Resident Evil 3 : Une grosse déception… Mon test (PS4 Pro)
Arrivé sur nos consoles en 1999 Resident Evil 3 prend un véritable virage vers l’action. En effet, plus intense et bien plus stressant que ses prédécesseurs, il invite le joueur à un affrontement sans relâche avec Nemesis, super-arme biologique d’Umbrella, qui n’a qu’une idée en tête : éliminer les S.T.A.R.S…. Ce remake, aussi beau soit-il, sera t-il à la hauteur du monstre de nos souvenirs ?
Resident Evil 3 sera disponible le 3 avril sur PC, PS4 et Xbox One
Raccoon City 2020
Jill Valentine, membre émérite des S.T.A.R.S n’a plus à faire ses preuves. Dans le premier épisode de Resident Evil, elle est une des « stars » de l’aventure, aux côtés de Chris Redfield. Lorsqu’on incarnait la jeune-femme, le jeu était d’ailleurs plus facile qu’avec ce dernier qui ne débutait qu’avec un couteau alors que Jill était armée. Dans Resident Evil 3, le rythme changeait un peu. Il restait évidemment ce côté très posé dans tout un tas de séquences avec de nombreuses énigmes, mais le titre était incontestablement tourné vers l’action… Et c’est encore davantage le cas dans cette mouture 2020 beaucoup plus rythmée qu’à l’époque… Une bonne et une mauvaise nouvelle à la fois ? Je vais répondre à cette question.
En tout cas, Nemesis est aussi collant qu’avant voire plus, et si vous pouviez décider à certains moments de ne pas affronter la bête et de fuir dans l’épisode original, sachez qu’il n’en est rien ici : quand il est là, il est là et dites-vous que l’arme biologique ne fait pas de cadeau.
Autre constat : grâce au RE Engine Raccon City version 2020 est somptueuse et on la redécouvre avec une certaine excitation tant elle est fidèle et différente à la fois de nos souvenirs : moins étriquée, plus vivante, plus impressionnante. Les néons des magasins crèvent l’écran , les rues en flammes sont beaucoup plus larges et les ombres de Jill et des zombies se dessinent sur les murs de façon extrêmement saisissantes dans ces ruelles qu’on reconnait tout de suite, tout comme les grilles et même la marelle dessinée à la craie par terre… C’est bien Raccoon, en plus grande, en plus vraie. En revanche, on visite moins la ville que dans le jeu original : en effet, tous les lieux ne sont pas au RDV et c’est vraiment dommage quand on voit le travail qui a été réalisé sur la portion de la ville qu’on arpente ici… mais j’y reviendrai plus tard. Quoi qu’il en soit, le rendu global est un des points forts du jeu qui est une vraie réussite visuellement ; les environnements, la lumière, les zombies à la peau laiteuse, les impacts de balles, l’aspect du sang, tout est soigné et contribue à donner une ambiance incroyable au titre de Capcom.
Mais remettons-nous dans le contexte : nous sommes 2 mois après l’incident du Manoir Spencer. Jill est restée à Raccoon City pour mener sa petite enquête sur Umbrella, la société pharmaceutique à l’origine du Virus T et de la pandémie. L’histoire se situe très exactement 24h avant Resident Evil 2 et se termine après… Nous allons la suivre dans un périple intense au court duquel Nemesis va la pourchasser sans cesse mais où elle sera heureusement aidée par Carlos Oliveira, membre de l’UBCS, organisation récolant les données sur les armes créées par Umbrella …
Il manque quelque chose…
Coté scénario, on retrouve bien tous les personnages de l’histoire originale, avec en première ligne Jill évidemment, les membres de l’UBCS dont Carlos mais aussi Brad Vickers.
Globalement, hormis un pant du sénario sur lequel je reviens dans très vite, le jeu est assez fidèle à l’original avec quelques nouveaux lieux dans Raccoon et des séquences un peu repensées. À ce niveau, on bien a la sensation que Capcom a souhaité densifier le propos en revanche certains ajouts n’étaient pas forcément indispensables comme par exemple l’arrivée d’une nouvelle tête qui se révèle clairement inutile, d’autant que d’autres personnages du jeu original auraient mérité davantage d’attention… On regrette aussi certains modifications scénaristiques même si elles sont légères mais ça, ce sera à vous d’en juger…
On apprécie en revanche de constater que Carlos est un tantinet plus présent que dans l’opus original, même si je m’attendais à beaucoup plus. Mais le soldat de l’UBCS, et globalement tous les protagonistes sont plus travaillés, les dialogues posent le contexte un peu mieux, d’ailleurs les cinématiques sont nombreuses. Jill a davantage de relief, c’est une femme de caractère et Carlos est plus consistant, même s’il reste un peu le stéréotype du mercenaire de base, mais il est très plaisant à jouer et a une classe folle… Presque autant que Léon ? N’exagérons rien 😉
Mais revenons à l’histoire : certes, le jeu est d’une classe folle, l’ambiance est au RDV, revivre certaines scènes va faire chavirer votre petit cœur de fan de Resident Evil mais il n’y a clairement aucune révolution : pas de vrai nouveau pan de scénario ni de grosse surprise et on en vient au pire du pire : il manque carrément des séquences entières, dans des lieux qui sont tout simplement passés à la trappe ! Ce qui est encore plus dommage, c’est que la partie retirée est sans doute l’un des passages du jeu original qui avaient le plus de classe, avec une tonne d’énigmes Residentevilesques… Les énigmes parlons-en !
Les puzzles font partie de l’ADN de la série et ici, il y a clairement moins d’énigmes, voire presque pas du tout… Quelle déception, surtout après le sublime remake de Resident Evil 2 où l’on retrouvait vraiment bien le jeu de 1998 (peut-être trop même…) !
Très clairement, c’est la seule chose qui m’a vraiment dérangée dans ce remake de Resident Evil 3 : il apporte des choses certes, mais il en enlève tant aussi. Comment est-ce possible ? Du coup on est dans un jeu qui se réinvente bien, qui est très beau, mais qui perd beaucoup de charme et d’identité.
D’ailleurs, vous noterez que certains ennemis mythiques sont aussi aux abonnés absents… C’est impensable quand on part du principe qu’un remake doit magnifier et améliorer l’expérience ! Oui il manque bien quelque chose d’indispensable à ce Nemesis 2020… Pour le coup, on sent bien que la part belle est à l’action qui prend alors toute la place.
Du reste, j’ai malgré tout pris beaucoup de plaisir à redécouvrir le jeu car évidemment il a une toute autre envergure. Et lorsqu’on est amoureux de la licence, difficile de ne pas apprécier certains moments absolument grandiose, notamment les combats avec Nemesis et la scène d’intro absolument géniale ! C’est juste qu’on reste totalement sur sa faim, une fois que le générique de fin se lance…
Un peu (trop) d’action
Parlons un peu du rythme : oui on savait que Resident Evil 3 de 1999 était beaucoup plus tourné vers l’action que ses grands frères et je le soulignais, ici, cette dernière prend toute la place. Vous aurez la pression tout au long de l’aventure en ayant la sensation que ça ne s’arrête jamais, même certaines fois dans les safe rooms où la musique oppressante, partenaire parfaite des apparitions de Nemesis, continue de marteler vos oreilles… À ce sujet, la bande-son, si elle est efficace reste relativement classique hormis la musique originale de la safe room qu’on retrouve avec bonheur. Clairement, rien de vaut les musiques originales, elles avaient tant d’élégance ! Mais elles aussi sont introuvables…
Bref, la sensation d’urgence est la pièce maîtresse du jeu. Alors oui, on peut lui reprocher d’être trop porté sur l’action mais clairement ça fait le job à ce niveau là : on sent la pression à chaque minute, le danger est partout et on sent que Nemesis n’est jamais loin : il est plus rapide qu’avant, bondit pour atterrir devant vous, vous fait tomber grâce à ses tentacules, bref, il est l’horreur incarnée. Mais il n’y a pas que lui, les ennemis sont nombreux, beaucoup plus que dans Resident Evil 2 remake. Au rayon des méchants, au delà des zombies de bases, on retrouve également ces bons vieux Hunter, sublime arme biologique magnifiée ici, ainsi que les inoubliables Hunter Gamma, améliorés pour l’occasion et les Drain Deimos, ces puces géantes qui peuvent infecter Jill et vous rendre la vie impossible si vous ne la soignez pas très vite… Tous ces ennemis sont bien plus impressionnants et bien plus tenaces qu’avant ce qui ajoute encore un sentiment d’oppression à l’expérience. Les zombies notamment sont relativement doués pour sortir de nulle part et ils arrivent assez bien à éviter les balles… Notez qu’on rencontre aussi un nouveau type de zombies infectés par Nemesis : celui-ci est affublé de tentacules sortant de sa tête… Il vous fera d’ailleurs peut-être un peu penser aux Ganados infectés par les parasites de Las Plagas dans Resident Evil 4.
Néanmoins, si les zombies sont plus nombreux en revanche on croise souvent les mêmes modèles, à croire qu’il y avait beaucoup de jumeaux à Raccoon City… Même si ça reste un détail, ça m’a interpellée à plusieurs reprises et je tenais à la souligner, car ça peu sortir un petit peu du jeu…
Esquives et coup de jus
Côté gameplay, si vous avez fait Resident Evil 2 vous ne serez pas perdus à la différence prêt que Jill, tout comme dans l’opus original, peut faire des esquives : pour celà il suffit d’appuyer sur R1 au bon moment en poussant le joystick dans la direction souhaitée. Mieux encore : l’esquive parfaite, celle effectuée dans le bon timing et qui permet de déclencher un bullet time histoire de rendre ça encore plus jouissif… Ce mouvement collant parfaitement au rythme effréné de Resident Evil 3 est au cœur du gameplay et il vous sauvera la vie, peut-être bien plus encore que la gestion de votre inventaire et de vos munitions. Une fois qu’on l’a bien en main, il est un partenaire idéal. Concernant les munitions, notez que tout comme dans RE2 remake (et dans Nemesis l’original) l’obtention de poudres vous permettra d’en fabriquer de différentes sortes, pour toutes vos armes y compris le lance-grenades.
Petite nouveauté à noter au passage, les bornes électriques : celle-ci n’étaient pas présentes dans le premier Nemesis et sont bien amenées et surtout pratiques : en tirant dessus, on déclenche une onde qui permet d’électrifier la zone alentour et donc de choquer les ennemis, ce qui offre une bonne alternative pour économiser des balles et gagner quelques précieuses secondes quand le monstre est à nos trousses.
Ces bornes sont éternelles mais doivent se recharger une fois utilisées il faudra donc veiller à se tailler vite fait une fois que vous aurez électrocuté tout ce beau petit monde…
Bref, l’ambiance générale de ce Nemesis est plutôt efficace : même si on connait le jeu, on sursaute à de nombreux moments, la tension est palpable, certains ajouts sont les bienvenus et on en prend plein finalement les yeux ! Il y a aussi quelques clin d’œil appréciables. En fait, ce remake aurait pu être parfait s’il avait pris davantage de risques et s’il avait été un peu plus généreux, ne serait-ce qu’en termes de durée de vie… ce qui aurait pu être le cas en n’oubliant pas d’inclure tout un pant du jeu et quelques énigmes en plus ! Malheureusement, cela enlève toute l’identité du jeu, qui se retrouve avec un Remake moins bien que l’original…
Pour finir, Resident Evil Resistance offre une expérience multi très nerveuse et plutôt sympathique mais elle se révèle très vite répétitive.
Il faudra voir sur la durée et cela dépendra de la manière dont Capcom alimentera le titre. Pour mémoire, vous pourrez incarner au choix, le maître du jeu (pour le moment Daniel Fabron, Annette Birkin, Alex Wesker ou encore Ozwell E. Spencer) ou l’un des quatre survivants tentant de s’échapper sachant que Jill Valentine pourra être incarnée. Pour en savoir plus, retrouvez 2h de gameplay ici.
Ce remake de Resident Evil 3 impose un vrai rythme et gardera votre tensiomètre au maximum tout au long de l’aventure. Si l’épisode de 1999 était déjà beaucoup plus tourné vers l’action que ses prédécesseurs, ici on passe à l’étape du dessus…Le jeu offre une expérience horrifique intense, néanmoins, il est vraiment très court sans compter qu’il manque un gros passage de l’aventure original et les puzzles qui font l’ADN de la série manquent à l’appel. De plus, il n’y a aucune vraie surprise. Voire des mauvaises. Au delà du visuel qui en met plein les yeux et d’un Nemesis au top de sa forme on aurait apprécié une plus grosse prise de risque. C’est un bon jeu oui, mais qui ne sera jamais culte, contrairement à l’original.
Point forts
-Un rythme intense
-Des décors sublimes
-Nemesis, la vraie S.T.A.R.S
-Une ambiance oppressante
-La séquence d’intro
-Quelques ajouts sympas
-Quelques clins d’œil qui font plaisir
– Point faibles
-Il manque toute une partie du jeu original !!!
-Pas de nouveau pan de scénario
-Certains ennemis mythiques manquent à l’appel
-Des choix scénaristiques peu compréhensibles (inutiles ou étranges…)
-Presque pas d’énigmes.
-La durée de vie, trop courte !
MA NOTE :