The Medium : une peur mitigée ? TEST Xbox Series X

The Medium, première exclusivité console pour la Xbox Series X sort tout droit des studios Bloober Team, qui alimentent nos peurs les plus profondes depuis de nombreuses années avec notamment Layers of Fear ou plus recemment Blair Witch et on s’attend encore à frissonner au possible en voyant les images du jeu. Cette dernière production horrifique sera t-elle à la hauteur de nos peurs ?

The Medium sera disponible sur PC et Xbox Series le 28 janvier 2021.


Entre deux mondes


Bienvenue à Cracovie, en Pologne à la fin des années 90. Marianne est ne femme pas comme les autres puisqu’elle a des visions qu’elle appelle des déchirure et qu’il l’emporte contre son gré dans une autre réalité le même au lieu, au même moment en même temps que son moi du présent, elle évolue donc régulièrement dans deux mondes en même temps. Si un lieu a quelque chose à raconter, une déchirure se produit découpant l’écran en deux offrant ainsi au joueur une vision des deux mondes : le réel et celui des esprits, les deux se mélangeant subtilement.
Cette dualité est un souffrance évidente mais elle va tenter de s’en servir pour comprendre ce qui s’est passé dans la station de Niwa, suite à un mystérieux coup de téléphone…


Ce qu’on peut dire dans un premier temps c’est que l’ambiance est un des points forts du jeu avec ce côté évidemment très Tchernobyl : ces lieux abandonnés, notamment un hôpital chargé de souvenirs offrent une atmosphère pesante et plongent instantanément dans le malaise. On se sent observés et la sensation que le mal est tapis dans l’ombre, dans un recoin sombre est présente tout au long de la partie.
Nous le disions, Marianne à des pouvoirs : elle peut être dans deux réalités à la fois mais la réalité altérée est un monde décharné, vide de vie, sombre et dangereux où un monstre maléfique fantasme sur la jeune-femme…


Sixième sens


Au delà de cette capacité à être dans deux réalités, Marianne va pouvoir se servir de son sixième sens lui permettant de mettre en évidence les éléments et détails importants. Ces derniers vont lui permettent d’avancer sur sa quête de vérité. Que ce soit des traces de pas, des objet clefs ou encore des échos du passé : en effet en découvrant des objets, téléphones, papiers déchirés, cendrier, vous allez avoir accès a des informations sans compter les nombreux documents que vous allez récupérer lors de votre progression : ainsi, au fil de conversations téléphoniques, d’objets ou encore de scènes qu’il faudra reconstituer en recollant littéralement les personnages comme autant de bouts de papiers Marianne va avancer dans son enquête paranormale.
Elle a également la possibilité de sortir de son corps pour se concentrer pleinement dans celui des esprits : je le disais, les deux mondes influent l’un sur l’autre et depuis l’écran splitté on fera les mêmes mouvements néanmoins certains passages ne sont pas accessibles tout de suite et il faudra les débloquer en interagissant entre les deux univers.
Marianne peut ainsi débloquer des passages dans le monde réel en interagissant avec des éléments de l’autre monde. La Marianne du monde des esprits est comme abimée elle aussi et elle se désintègrera très vite si elle reste trop longtemps dans la réalité des esprits ce qui conduit à sa mort dans le présent, il faut donc veiller à faire très rapidement ce qu’on doit accomplir dans ces brèves séquences d’apnée…
En général, il s’agira d’accumuler de l’énergie en s’approchant de ce qu’elle appelle des fontaines spirituelles. Cette Energie lui servira notamment pour déclencher une onde spirituelle pour remettre par exemple des systèmes électriques en marche et débloquer ainsi des passages dans le monde réel ou encore générer un bouclier spirituel pour se protéger notamment d’essaims de papillons plutôt agressifs dans le monde des esprits…


De l’autre côté du miroir

Evidemment l’écran n’est pas toujours séparé en deux : lors d’une séquance Marianne pourra passer d’une réalité à une autre en touchant son double à travers des miroirs…
Ici, c’est le même principe mais j’ai trouvé que c’était beaucoup plus agréable à jour que lorsqu’on se retrouve en écran splitté car on voit l’action beaucoup mieux forcement en plein écran et on peut s’immerger davantage : si le système des deux réalités à l’écran est original et que la mécanique fonctionne pas mal cela reste néanmoins en effet un problème pour la lisibilité de l’action, d’autant que les angles de caméra prédéfinis ne permettent pas d’avoir une vision d’ensemble des environnements et on se sent un peu étouffés ; finalement on passe du bas au haut de l’écran pour effectuer des actions sans avoir la sensation de vraiment être dans un des deux.
Lorsqu’on passe d’un monde à un autre en full screen la recette fonctionne donc bien mieux : d’une réalité à l’autre on va faire évoluer Marianne dans des pièces qui diffèrent selon la temporalité : par exemple on va pouvoir passer dans un couloir dans le monde des esprits qu’on ne pouvait pas emprunter dans celui qui est bien réel car il y est détruit. Ainsi les deux versions de la jeune femme se passent la main de miroir en miroir afin de progresser et récolter les informations et objets utiles à la compréhension des évènements.


On va également avoir quelques séquences d’infiltrations où il s’agira d’échapper à ce monstre horrible déjà évoqué plus haut et où il faudra veiller à avancer en pantoufles respiration bloquée que ce soit dans une réalité ou dans l’autre… Alors oui l’ambiance est là, l’ensemble est dérangeant, l’ambiance musicale est folle (je rappelle au passage que c’est le compositeur de Silent Hill 2 Akira Yamoka qui se cache derrière) les lieux sont dingues, bref ça marche mais ce genre de mécaniques où un monstre tourne en rond et où il suffit d’attendre qu’il tourne le dos pour passer, c’est daté et malheureusement tellement déjà-vu…
En fait, le jeu est entre un Silent Hill moyen et un Layers on Fear avec quelques inspirations du côté de chez Lovecraft, il se cherche un peu et à mon sens il ne parvient pas à produire l’effet qu’on pouvait attendre de lui : il reste très agréable à jouer mais il n’impose pas son identité et l’expérience globale laisse un sentiment mitigé.


Un gameplay trop daté ?


Clairement on sent bien patte Bloober qui affectionne tout particulièrement les personnages torturés et la vision tordue du monde. L’aspect psychologique est toujours très présent comme toujours avec le studio avec ici un focus subtil sur les émotions. L’influence des survival/horror des années 90 est palpable que ce soit dans les idées, énigmes et cie mais aussi le gameplay et autant cela apporte quelque chose de plaisant, autant c’est peut-être un peu dépassé. Personnellement j’aime beaucoup l’univers du studio agrémenté ici de ce petit côté à l’ancienne que ce soit pour les angles de caméra ou les déplacements qui rappellent ceux des premiers RE et SH.
La gestion des deux mondes apporte quelque chose d’assez diffèrent pour être notable, l’ensemble est très cinématographique mais le problème c’est que même si on est nostalgique c’est trop trop vieillot pour que ca fasse mouche : c’est un peu trop mou et à certains moments on enchaine les déplacements avec un soupçon d’ennui : c’est en effet assez lents, les animations sont rigides et en fait on a l’impression d’être dans un magnifique jeu next-gen, car en effet c’est très beau mais avec un gameplay qui convenait parfaitement aux premiers Resident Evil et Silent Hill mais pas ici et qui ne permet pas de profiter pleinement.
Les caméras préprogrammées apportent un sentiment d’angoisse qui sert l’ambiance du jeu certes mais on fini par se sentir un peu étouffé dans un monde où on aimerait pouvoir explorer partout à son aise.
L’histoire est prenante, on a des énigmes bien fichues, il y a de bonnes idées dans le scénario et sa mise en image, notamment sur le rapport à la mort, je rappelée d’ailleurs que le monde des esprits est basé sur les œuvres angoissantes de l’artiste polonais Zdzisław Beksiński, mais au global les mécaniques sont vieillottes et déjà vu. Trouver un objet, combiner des éléments, utiliser un tournevis pour ouvrir une porte et entrer dans un bâtiment parce que la porte principale est évidemment verrouillée, pousser une benne pour atteindre un lieu inaccessible, bref, on ne peut pas dire que ca ne fonctionne pas mais le tout fait un peu daté.


Bref, The Medium est un bon jeu avec un scénario bien raconté, des personnages torturés et complexes et son système de double réalité est original : l’ensemble est très cinématographique et le rapport à la mort est bien traité. Cependant le gameplay quoique charmant est ici daté ce qui fait que le plaisir est un peu gâché. Finalement, même si on passe un bon moment, le jeu de Bloober Team ne laisse pas un souvenir mémorable une fois terminé.

POINTS FORTS

L’ambiance (que ce soit la musique ou les environnements)
C’est très beau
La mécanique de dualité des mondes, très cinématographique
Le scénario
Les influences du Survial/Horror des années 90

POINTS FAIBLES
Gameplay un peu mou
Animations datées
Les caméras programmées
L’écran splitté manque de lisibilité
Quelques bugs d’affichage de textures


Ma note

Carole

Admin

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