Death Stranding, déception ou chef d’œuvre absolu de Kojima ?

Death Stranding, le nouveau bébé de Hideo Kojima arrive bientôt ! Le moment de découvrir ce jeu qui a laissé planer tant de mystère est enfin venu pour nous… Sera t-il à la hauteur du talent du créateur, père de Metal Gear ? Mon test !

Death Stranding sera disponible sur PS4 puis sur PC le 8 novembre 2019.

Le dernier bébé de Kojima est ce qu’on peut appeler sans aucun doute un jeu d’auteur… Un jeu qui porte une vision, un message.
Pour apprécier le jeu et ce message à sa juste valeur, il faut lui donner du temps… Un temps qui va vous sembler parfois long, parfois ingrat tant le jeu peut-être heurté.
Heurté dans les émotions mais aussi à travers des environnements qui ne vous feront pas de cadeaux.

Au coeur d’un monde sombre, effrayant et beau à la fois dans lequel Sam Porter va devoir reconnecter villes et gens isolés…La société est totalement éparpilée, cachée dans des abris, les villes sont détruites après le passage des bombes, la solitude est partout, la peur aussi… Et le but est de reconstruire cette Amerique eclatée.
Et si Sam va rencontrer du monde il avoir surtout affaire dans 99% du temps au projections holographiques des gens, pour qui il va effectuer des courses pour le compte de la société Bridges…

Matériel divers et varié, médicaments, objets personnels, matériaux, votre devoir sera de rendre des services, d’aider les gens, et de les connecter les uns aux autres via le réseau chiral, pour reconstruire le pays demantelé… Que ce soit des commandes pour Sam ou des marchandises perdues que vous allez retrouver sur le terrain, vous allez ainsi faire evoluer le statut du heros, faire evoluer vos stats, selon l’état de vos marchandises, monter en grades, gagner des titres de livreur transporteur…

Ce qu’il y a d’interessant c’est que Sam va améliorer ses conditions de livraison petit à petit vous allez le voir en récupérant des plans d’équipements qu’il va pouvoir fabriquer grâce à des materiaux et vos courses seront moins difficiles car la topographies des environnements que vous allez traverser est heurtée et sauvage.

Zone volcanique, montagne enneigée, plaine rocheuse, forêt dense… De magnifiques payasages mais bien difficile à arpenter car la notion d’équilibre et le poids de ce que vous allez transporter aura un impact sur vos deplacements. Combien de fois ai-je perdu l’équilibe et suis-je tombée en eparpillant mes caisses de livraison 20 metres au dessous de moi, alors que je venais de parcourir ses mêmes 20 metres avec difficulté ? En effet, avant chaque course que vous allez faire, il faudra placer votre materiel de manière a conserver un certain équilibre ce qui est loin d’être facile : on empile des caisses sur son dos, des échelles sur son porte outils, on porte des éléments à la main et on repart à chaque fois plus chargé qu’une mûle… Heureusement, motos et camions peuvent aider au transport mais autant dire qu’avec la topographie de certains lieux, parfois, la circulation est juste impossible, notamment quand on doit escalader des côtes…

C’est pour cela que lorsque l’on commence a pouvoir fabriquer tyroliennes et autres constructions, qu’on récupère un squelette tout terrain qui permet d’aller plus vite et de porter plus de poids, de faire de grands sauts, des gants pour éviter de déraper, des bottes améliorées etc… On est forcement content ! Au fur et à mesure on devient l’élite du livreur. On construit et on pose ça et là des générateurs pour recharger la batterie de son squelette et de son véhicule, des abris anti précipitations pour réparer les caisses de livraisons abîmées dans les multiples chutes ou par la pluie, et attendre que le temps soit plus clément, on laisse des panneaux pour encourager les autres joueurs et récolter des likes…

Car oui quand je parlais de liens avec les autres joueurs il y a cette notion communautaire qui donne une autre dimension à Death Stranding. En effet, le jeu va bien plus loin que votre travail de livreur car au delà des apparences, à chaque fois que vous allez aider quelqu’un en faisant une livraison, à chaque pas, au fur et à mesure de votre progression vous allez aussi vous connecter aux autres joueurs.
Poser une echelle ou une corde pour grimper une côte ou traverser un ravin va vous permettre d’avancer mais si vous laissez le materiel sur place il va aussi aider d’autres joueurs qui passeront par là… et pourront laisser des likes sur leur passage un peu comme sur Facebook. Un générateur sur lequel on tombe alors que notre squelette tombe en rade de batterie au milieu de la montagne est un vrai soulagement, on a donc tout de suite envie de féliciter le joueur qui a eu la bonne idée de poser ça là… On joue en solo à Death Stranding mais en réalité on joue ensemble… On crée des liens.

Et puis il y a l’histoire et il est évidemment écrit sur le thème du lien.

On comprends très vite le désir de Kojima de montrer l’importance de nouer des liens avec les autres… Les personnages sont attachants, que ce soit Fragile, Deadman, Heartman, ils ont tous un passé complexe, une histoire à raconter… Sam est un hero, sans super pouvoir et à la fois il a un vrai pouvoir… Il est doux, touchant.. Et sa personnalité est bien écrite comme celle des autres protagonistes. Pas de clichés, des héros humains…

Mais les humains ne sont pas les seuls a avoir un rôle dans le jeu puisque Les échoués sont aussi au cœur de Death Stranding : ce sont ces âmes attachées à notre monde qui representent un vrai danger pour Sam, qui a le pouvoir de les ressentir… Mais le seul moyen de les voir c’est votre BB, plus précisément votre brise brouillard, le bébé que vous portez avec vous et qui est considéré comme un outil par les autres personnages du jeu…
Lui aussi aura sa propre jauge de stress et il sera votre protégé tout au long du jeu, il faudra toujours veiller sur lui, le calmer quand il pleurera,c’est tout aussi important que de changer de chaussures parce qu’elle sont usées, il faut réellement tenir compte de ce petit être…

On note des séquences, particulièrement cinematographiques dans lesquelles on va devoir combattre des échoués comme des baleines ou encore des espèces de félins qui personnellement m’ont beaucoup fait penser aux univers de Fumito Ueda ou encore Miyazaki…. Des bouts de villes englouties appraissent, on nage dans la poix et on lutte à coup de munitions, balles ou grenades hématiques, des munitions chargés de sang, voire de votre propre sang…

Alors oui vous aurez aussi de vrais munitions, lance-bolas, armes de poing, fusil d’assaut, corde pour des attaques furtives car il y a bien des ennemis humains dans le jeu, les Mules, qui œuvrent dans des camps dispatchés dans le monde, mais vous le verrez au final, on a peu affaire à eux, je les ai même trouvé un peu inutiles…


Death stranding demande du temps et d’assimiler beaucoup de choses : des éléments que vous allez accumuler, des mécaniques de gameplay, des documents que vous allez amasser etc…
En réalité, le jeu de Kojima va vous demander, à mon sens, de combler un vide, car oui, vous allez toucher le vide : que ce soit le vide psychologique, la solitude ou le vide environnemental vous allez être seul finalement et vous allez devoir combler ce vide en construisant des liens entre les personnages du jeu, les abris, les villes et les joueurs aussi… Au final vous allez d’ailleurs vous rendre compte que c’est un jeu d’entraide, vous allez jouer non plus pour vous mais pour les autres : j’ai joué seule à Death Stranding mais les autres joueurs étaient là à travers leurs constructions, leurs panneaux comme autant d’encouragements dans mon périple..

Quand on se retrouve dans la plaine ou dans la montagne, seule, avec ses caisses empilées sur le dos, que les sublimes musiques comme l’incroyable BB’s Thème se lancent pour accompagner cette longue marche, on ressent des choses, on va plus loin dans la manière de penser, on va au delà du gameplay, parce que ce dernier qui peut sembler barbant, sert parfaitement le propos du créateur et quand on on comprends le message, on comprend la vision, on est touché…

Alors oui, c’est répétitif, certains diront aussi que le monde est vide, et c’est vrai : on fait essentiellement la même chose, encore et encore dans un monde vide, où la solitude règne en maîtresse parfaite. Mais ce vide est cette répétitivité servent l’histoire et offrent un univers comparable à nul autre, qui vous sort du banal jeu vidéo. En d’autres termes, un vide qui est plein de sens…


Nous avons là un veritable chef d’oeuvre, un jeu d’auteur, un message qui touchera sans doute beaucoup de joueurs. Différent des autres jeux, Death Stranding se place à un niveau réellement spirituel et j’ai tout simplement vécu une experience sublime jusqu’au bout… Bien écrit, prenant et somptueux visuellement, il offre, malgré ses défauts, une vision parfaite du talent de Hideo Kojima.

Ma note : 20/20

Carole

Admin

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