Hellblade 2 : le plus beau des walking simulator !

Après le très torturé et très apprécié Hellblade, Ninja Theory revient 7 plus tard avec la suite des aventures de Senua. Cette dernière, qui s’est donné la mission de libérer les victimes de la tyrannie, va devoir combatte les ténèbres mais aussi ses propres démons… Voyage au coeur d’une Islande viking violente et dérangeante.

Psychose


N’y allons pas par quatre chemins : Hellblade est l’histoire d’une héroïne dévorée par sa psychose, qui vit littéralement avec ses démons. Senua, personnage va vous emporter dans ses tourments, sa terreur, au cœur d’une expérience qui tient davantage du film que du jeu vidéo.
L’une des particularités d’Hellblade c’est de réussir extrêmement bien à vous mettre dans la peau du personnage, tout en vous laissant malgré tout à la place du spectateur tant finalement on joue, à proprement parler, très peu dans le jeu : il est d’ailleurs évidemment fortement conseillé de jouer au casque, les voix accompagnant Senua tout au long de cet étrange voyage ne s’arrêtant pas une seule seconde dans le jeu.

Qui me parle ?

Lorsqu’on enlève son casque après une session dans Hellbalde 2, on entend presque encore ces dernières résonner en nous. C’est un des aspects du jeu les plus réussis, ces voix qui s’entremêlent aux dialogues, qui ne cessent jamais de vous brouiller l’esprit et qui parviennent à vous mettre finalement dans un espèce d’état second, identique à celui du personnage que vous incarnez. Certaines séquences où on va uniquement avancer lentement sur des zones où on va ramper par exemple, sont délibérément longues et lentes pour obliger à écouter ces murmures, le but étant d’être prisonnier de ces pensées.


L’atmosphère du jeu, sont ambiance sonore sont indubitablement incroyables. Et je n’ai honnêtement jamais vu un jeu aussi beau. Il est somptueux. On progresse dans des environnements extrêmement impressionnants de réalisme, organiques, envoutants. On se perd souvent dans la contemplation, on est impressionnés par la beauté et le gigantisme des panoramas. Néanmoins ça ne fait pas tout et comme je le soulignais, le joueur ne joue pas beaucoup dans Hellblade 2, on va être davantage dans un walking simulator qui, au final… est un peu ennuyeux.

Un long chemin…


Un film dont vous êtes le héros


Oui, Hellblade est une experience qui a pour but de nous immerger dans la torpeur des psychoses de Senua, de vivre l’expérience d’un esprit torturé et le premier épisode le faisait particulièrement bien d’ailleurs, cette suite sans doute moins, mais on garde l’intention générale.
Ce genre d’expérience ne me déplait pas, mais j’avoue qu’ici j’ai trouvé que c’était un peu indigeste au global : au delà du fait qu’on on va essentiellement pousser son joystick pour voir cette aventure se dérouler et qu’on est donc plus spectateur que joueur, les partie où l’on joue véritablement ne sont vraiment vraiment pas les plus intéressantes, voire, les plus ennuyeuses.


Senua se retrouve régulièrement face à des puzzles environnementaux qui ne sont pas très inspirées, toujours les mêmes, répétitifs, lents… Bref, une fois ou deux pourquoi pas mais au bout d’un moment on en a un peu marre de chercher des morceaux de symboles pour former un symbole et débloquer un chemin si vous voyez ce que je veux dire.

L’une des qualités du jeu c’est cette exploration de la psychose…


Les combats auraient pu ajouter une composante intéressante pour donner du peps mais là aussi, c’est indigeste et inintéressant : on combat des clones qui font toujours la même chose, et où on doit parer ou esquiver plusieurs minutes avant de pouvoir dégager une fenêtre grâce au miroir de Senua, un artefact déjà présent dans le premier opus et permettant de ralentir l’ennemi pour pouvoir le terrasser, sachant qu’il se recharge au fur et à mesure du combat et notamment des parades.

A mon sens, c’est lourd et répétitif car c’est souvent à rallonge ça n’apporte rien à part des séquences effectivement très cinématographiques, avec une violence qui sert le propos, mais dans lesquelles je n’ai pas pris de plaisir, d’autant que parfois on va enchainer 4/5 ennemis, voire plus et donc on fait la même chose 4/5 fois d’affilé, c’est vraiment lourd, bref tout cela est fastidieux.
Ces énigmes environnementales et ces combats sont là à mon sens inutiles pour augmenter la durée de vie, le jeu étant assez court, mais l’effet c’est que ca rend le tout indigeste. Dites vous de plus que Hellblade 2 est posé sur des rails, il n’y a pas grand chose a faire à part les suivre et écouter ses voix intérieures.

Des combats douloureux…

L’une des qualités du jeu c’est en effet, cette exploration de la psychose, la torture intérieure que vit le personnage, tout cela est très bien retranscrit, on sent qu’elle est sous l’eau constamment, qu’elle étouffe au fond d’elle… Et on le vit littéralement avec elle, on lui tient la main.


Hellblade 2 est vraiment magnifique, superbement réalisé, il offre une atmosphère angoissante au possible, extrêmement soignée et rarement le sound design d’un jeu n’aura été aussi impressionnant. De plus, la performance de Melina Juergens est particulièrement notable et on a envie de suivre le voyage de Senua. Le problème c’est qu’au global on s’ennuie pas mal : la faute au puzzles répétitifs et aux combats longs et parfaitement inutiles qui alourdissent l’ensemble. C’est dommage.


POINTS FORTS
C’est d’une beauté absolue !
Le sound design est fantastique
Une ambiance globale complètement dingue
L’histoire de Senua, sa dimension psychologique
La performance de Melina Juergens
Le contexte mythologique particulièrement soigné

POINTS FAIBLES
Davantage un film qu’un jeu
Les énigmes répétitives
Les combats répétitifs et longs
La global assez lourd/lent
La fin, un brin décevante

Carole

Admin

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